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Malgré un coup de froid attrapé quelques jours plus tôt lors d’une sortie et qui m’a bien fatigué, il y avait une randonnée que je souhaitais absolument faire durant mon séjour avant de quitter mon premier logement à côté de Saint-Jean-Pied-de-Port. J’avais lu et entendu beaucoup de belles choses sur les panoramas à 360° visibles depuis le sommet du Mont Baïgura et la douce et ensoleillée journée dominicale qui s’annonçait semblait être le parfait moment pour entreprendre cette randonnée. Longue de 9km et avec un dénivelé de près de 600m, je savais que je n’étais pas dans les meilleures conditions physiques pour la tenter mais j’avais pris goût au dépassement de soi depuis ma randonnée au Pic des Escaliers. Et quant la récompense annoncée promettait de magnifiques panoramas sur la côte basque ainsi que sur les pics du Béarn et de Bigorre, alors je savais que ces efforts en vaudraient la peine.

D’autant plus que je savais qu’il m’était possible d’adapter le début de la randonnée pour atténuer quelque peu les efforts. En effet, au lieu de suivre le chemin balisé sur toute la montée, j’ai préféré suivre les lacets de la route qui mène jusqu’au sommet (route accessible uniquement aux véhicules des agriculteurs — pour les animaux en liberté — et aux techniciens — pour l’entretien des antennes). Certes, cela allait rajouter quelques mètres à la randonnée, mais mon effort serait alors lissé et le chemin serait moins traumatisant pour mon tendon d’achille, opéré quelques années auparavant, et qui commençait à « couiner » quelque peu à force de parcourir les chemins montagneux escarpés. En plus, et j’allais le découvrir au fur et à mesure de la montée, cette route allait m’offrir des panoramas sur la côte basque que je n’aurai probablement pas vu si j’avais emprunté le chemin conseillé.

 

– Rando #06 : Le Mont Baïgura –

[Circuit alternatif basé sur le n°3339468 disponible sur l’application et le site visorando.com]

 

Le début de la randonnée s’effectue au niveau du parking de la base de loisirs. J’emprunte alors un petit chemin en terre et, après avoir longé les premiers champs, je bifurque sur la gauche pour entamer la montée. Courte mais raide (merci à la corde placée sur les côtés qui aide bien à escalader certaines grosses pierres sur le chemin), cette petite montée me permet de rattraper les premiers lacets de la route qui me mènera au sommet. Je fais la rencontre des premiers animaux qui paissent en totale liberté sur les pentes du Mont Baïgura et je découvre les premières vues sur le Mont Ursuya.

 

 

Je continue la montée en suivant la route et je commence à découvrir, après quelques centaines de mètres, les premiers panoramas sur la côte basque et les montagnes les plus à l’Ouest du Pays Basque français (l’Artzamendi et la Rhune). Je dois être à peine à la moitié de la montée et j’ai pourtant déjà une vue imprenable sur la côte atlantique, depuis les Landes, au Nord, jusqu’à l’Espagne, au Sud. Tout juste la vue sur la côte est-elle coupée en son milieu par le Mont Ursuya (la fumée visible sur les photos est, je l’apprendrai plus tard, la conséquence d’une grange en feu dans un village au pied du mont).

 

 

Arrivé environ aux deux-tiers de cette montée, je fais la rencontre d’une famille de Pottoks (les poneys basques). La maman Pottok, enceinte, se trouve dans les herbes en face de moi et j’aperçois son jeune poulain un peu plus haut, qui se nourrit tranquillement sur les bords de la route. Je décide alors de faire un petit détour pour ne pas l’effrayer (ni effrayer la maman) mais je me rends rapidement compte que ce jeune Pottok n’en a strictement rien à faire de moi (et que la maman semble me faire confiance) et que seule l’herbe l’intéresse en ce moment. J’en profite alors pour réaliser quelques compositions.

 

 

En continuant mon ascension, j’aperçois de mieux en mieux la côte basque ainsi que les premiers sommets des Pyrénées. Je peux maintenant distinguer les villes d’Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary et Bidart, ainsi que les monts Higa de Monreal, Artzamendi (reconnaissable à son radar au sommet) et, bien entendu, la Rhune. Enfin, sur les derniers mètres de l’ascension, je découvre 2 bancs qui font face à la côte basque et que je décide de photographier à la manière de ce que j’ai fait ces dernières années sur les côtes bretonnes (montrer la vue depuis ces bancs, tout en les intégrant au premier plan).

 

 

Je grimpe les derniers mètres de cette montée, jusqu’aux tables d’orientation du Mont Baïgura. Celles-ci me permettent alors de bien replacer chacun des pics, des monts et des villes que l’on peut apercevoir depuis ce promontoire. Dans un premier temps, je décide de me focaliser sur les sommets enneigés qui font face à la première table d’orientation. L’on peut ainsi admirer depuis cette position les plus hauts sommets de Bigorre, du Béarn et du Pays Basque : le pic du Midi de Bigorre, le pic du Midi d’Ossau, le pic d’Anie et le pic d’Orhy. Et, pour mon plus grand bonheur, tous sont sous la neige ce jour-là.

 

 

Dans un deuxième temps, je décide de quitter les tables d’orientation pour me diriger vers les grandes antennes, quelques mètres plus au Sud. De là, je peux mieux observer la Basse-Navarre, la Navarre et quelques montagnes que je connais déjà : le Munhoa, l’Artzamendi, la Rhune et bien d’autres petites de ce côté-ci des Pyrénées, qui marquent, pour certaines, la frontière avec l’Espagne. J’en profite également pour photographier quelques Pottoks qui se sont aventurés au sommet du Mont Baïgura, puis je rebrousse chemin pour aller de l’autre côté du sommet, au Nord.

 

 

Depuis la « plateforme » côté nord du Mont Baïgura, je peux admirer une nouvelle fois le résultat des premières tombées de neige sur les sommets pyrénéens. Je prends alors quelques minutes de plus pour immortaliser cette vue, réalisant plusieurs photos au téléobjectif (pour créer notamment des panoramiques sur Lightroom, mais également en faisant quelques vues rapprochées des principaux sommets). Le vent commence à se lever mais je suis bien couvert et, surtout, je suis en admiration devant cette vue à 360° qui va des Landes au Pays Basque espagnol, en passant par la côte, le Bigorre et le Béarn.

 

 

Après une petite pause de quelques minutes (durant laquelle j’ai délaissé mon appareil photo pour être simplement en contemplation de la nature), je décide d’entreprendre la redescente du Mont Baïgura par le chemin balisé que j’aurai du emprunter à l’aller. Car, avec le vent et mon vertige, le chemin « normal », qui fait le grand tour et qui doit me faire passer par une arrête, ne me rassure guère. Dès les premiers mètres, je me rends compte que la montée par la route était une très bonne idée car le chemin balisé est très escarpé et très raide, et surtout la vue est limitée par les pierres et la végétation.

 

 

Alors que j’arrive à la fin de la descente et que mes jambes commencent à me lâcher, une vache me fixe longuement. Je ne crois pas qu’elle se moque de mon état physique, mais peut-être est-elle curieuse de l’appareil photo que je tiens dans la main. Pour m’amuser, voyant que je ne la dérange ni ne l’effraie pas, je commence à prendre quelques photos et à me rapprocher d’elle, jusqu’à ce qu’elle retourne à ses occupations et que je reprenne mon chemin. Quelques mètres plus loin, c’est un jeune Pottok que je décide de prendre en photo, lui aussi nullement ému de ma présence.

 

 

Enfin, je termine cette randonnée. Complètement épuisé, mais heureux. Ayant très mal aux jambes, mais avec des étoiles dans les yeux. Je sais que je vais le payer ces prochains jours, avec des courbatures (mais probablement pas de crampes car j’ai pu bien m’hydrater pendant la rando, pouvant même recharger ma gourde à une fontaine durant la montée), mais une nouvelle fois je suis sorti de ma zone de confort et j’ai réussi à atteindre un objectif que je m’étais fixé. C’est donc le coeur et l’esprit légers que je prends quelques photos depuis le parking et sur le chemin du retour.

 

 

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