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Dès la fin de ma randonnée au Pic des Escaliers, je savais qu’il fallait que je prévois dans mon agenda de faire un lever de soleil à Iraty, ou plus exactement au col d’Orgambidesca, qui me semblait avoir la meilleure exposition pour réaliser ces photos (même si, en regardant la course du soleil à cette période de l’année, je savais que ce n’était pas la meilleure saison pour réaliser les photos que j’avais en tête). Il me fallait simplement trouver une journée avec une météo plutôt belle, sans trop de nuages dans le ciel (pour que le pic d’Orhy n’ait pas, une fois encore, la tête dans les nuages) et, si possible, avec un peu de brume dans les vallées pour rajouter un petit plus à la scène (et comme il y avait eu 2 matins brumeux dans les jours précédant cette virée, j’étais plutôt optimiste).

Dans mon calendrier, j’ai donc essayé de prévoir cette escapade en fonction de mes autres sorties, mais également en fonction des prévisions météo. Et cela n’a pas été une mince affaire puisque, comme je l’avais déjà remarqué en Bretagne, les nombreuses applications (et sites) qui existent sont incapables de prévoir les conditions météorologiques avec exactitude d’une journée à l’autre (et, en étant totalement honnête, d’une heure à l’autre pour la pluie). J’ai donc décidé de privilégier la matinée avec la meilleure météo possible (grand soleil, pas de nuages), suivant un jour de pluie afin de maximiser mes chances de voir le sommet du pic et d’observer des bancs de brouillard dans les vallées au lever du soleil (comme je l’avais constaté lors de ma virée vers le Col d’Ahusquy).

 

– #1 / Un Lever de Soleil à Iraty –

[D18 et D19 depuis Ispoure jusqu’au col d’Orgambidesca]

 

Ce matin-là, je suis parti de nuit de mon logement pour rejoindre le col d’Orgambidesca, non loin des chalets d’Iraty. Je savais que des animaux en liberté pouvaient se promener sur les routes des cols que je devais emprunter et comme c’était ma première sortie sur les routes de montagnes avec des températures proches de 0°C, j’avais prévu un peu de marge, au cas où. Malgré cela, le jour a commencé à se lever durant mon trajet et même si je suis arrivé à Iraty environ 35-40 minutes avant le lever du soleil, j’ai alors compris qu’en montagne il faut arriver au moins 1h avant le lever du soleil pour profiter pleinement des changements de luminosité. Quelques minutes seulement après mon arrivée, le ciel a commencé à se parer de jaune et d’orange

 

 

Le soleil n’a pas encore fait son apparition dans le ciel mais la luminosité s’intensifie au fil des minutes. Le bleu du ciel s’éclaircit petit à petit tandis que les températures de couleurs de la nature se réchauffent et passent tranquillement du bleu vers le jaune. Il n’y a malheureusement pas de brume autour de moi ce matin-là pour créer cet effet féérique dont j’ai rêvé. Le vent se fait assez discret pour l’instant et, emmitouflé dans mes nombreuses couches de vêtements techniques, je ne ressens pas le froid malgré les 2°C ambiants. Je peux donc profiter pleinement du spectacle de ces reliefs qui m’entourent et qui se dessinent au fur et à mesure que le jour se lève. Encore un peu de patience et les premiers rayons du soleil devraient être visibles.

 

 

Ça y est ! Les premiers rayons du soleil viennent frapper le pic de Bizakze et éclairer d’une magnifique couleur orangée son sommet. Puis, quelques secondes plus tard, c’est au tour du pic d’Orhy de se parer, à son tour, de ces quelques touches de couleurs dorées sur les reliefs de son sommet. Je suis en totale admiration de ce spectacle et j’essaye de ne pas en perdre pas une miette. Tantôt je déclenche sur mon appareil photo pour capturer cette beauté, et tantôt je retire mon oeil de la visée pour contempler (m’imprégner de) la scène qui se passe devant moi. Ce lever de rideau est magique et, même si les conditions ne sont pas celles que j’attendais, je pense que je n’aurai pas pu rêver mieux pour un premier lever de soleil dans les montagnes pyrénéennes.

 

 

Je prends également le temps de me retourner et de voir si le soleil éclaire le pic des Escaliers et/ou le massif des Arbailles. Pour l’instant, seul le plateau d’Ahusquy s’est également paré d’orange. Le reste de la scène se trouve encore dans l’ombre jusqu’au moment où le soleil émerge près du pic d’Anie et éclaire le point culminant du pic des Escaliers. Du côté du pic d’Orhy, la lumière éclaire progressivement la montagne et commence à atteindre la végétation. Ces instants ne durent pas plus de 5 minutes et pourtant je les trouve très beaux. Ils me rappellent les bébés, quand on les réveille de leur nuit de sommeil (ou de leur sieste) et qu’ils émergent alors progressivement, en douceur (je ne parle donc pas ici des réveils la nuit, lorsqu’ils pleurent/hurlent).

 

 

Le soleil continue lentement son ascension dans le ciel (ou plutôt la Terre continue inlassablement sa rotation sur elle-même et autour du soleil) et vient éclairer de plus en plus de sommets. Même le col d’Orgambidesca, où je me trouve avec quelques personnes de la LPO présents pour le comptage des oiseaux migrateurs, commence à recevoir les premiers rayons de la journée et sa végétation prend alors une couleur orange plus habituelle pour cette période de l’année (nous sommes en automne et, le reste de la journée, tout est encore très vert dans le Pays Basque et le Béarn). Dans la vallée de la Haute-Soule, les rayons de soleil rasants jaunes sont visibles à l’oeil nu et contrastent avec les reliefs bleutés des sommets qui composent cette partie de la Soule.

 

 

Encore quelques minutes et la forêt d’Iraty est également éclairée. Le massif des Arbailles, le plateau d’Ahusquye, le pic des Escaliers, les chalets d’Iraty, le col d’Orgambidesca et le pic de Bizkaze, tous ont revêtus leurs habits de lumière orangés. Je prends moins de photos car les scènes évoluent moins vite qu’il y a quelques minutes. Cela me permet de profiter pleinement de l’instant présent, des lumières, des couleurs, des bruits, des odeurs, du vent qui commence lentement à se lever également. Cela fait un bien fou de se poser, de découvrir également ces lieux d’une autre manière que lors de ma première randonnée au pic des Escaliers (j’étais alors exténué, trempé de sueur, il était presque 15h et le pic d’Orhy avait la tête dans les nuages).

 

 

Avant de partir et de quitter le col d’Orgambidesca pour un autre lieu que j’avais coché dans ma liste, je réalise quelques dernières photos de la vallée de la Haute-Soule, du pic d’Orhy et du pic des Escaliers. Ces derniers sont maintenant très bien éclairés et reprennent doucement les couleurs que je leur connaissais de mes dernières escapades dans le coin, en journée. Mais, en Haute-Soule, si les rayons jaunes du soleil sont de plus en plus visibles sur les sommets, ceux-ci persistent dans l’ombre. Nul doute que depuis le Béarn tous ces sommets doivent apparaitre en plein soleil mais, depuis mon promontoire, l’exposition de la vallée est telle que je n’aurai vu d’elle que des nuances de bleu (et des rayons jaunes pour la coiffer).

 

 

 

– #2 / Arrêt au Col d’Erroymendi –

[D19 et D26 depuis le col d’Orgambidesca jusqu’au col d’Erroymendi]

 

Après ce lever de soleil à Iraty, j’ai choisi de pousser ma sortie un peu plus loin et de me rendre au col d’Erroymendi, recommandé par différents guides que j’avais parcouru. Pour ce faire, je suis passé par le village de Larrau à partir duquel j’ai emprunté la D26 vers le port de Larrau (passage vers l’Espagne, mais fermé ce jour-là). La montée vers le col, situé au pied du pic d’Orhy, offre de beaux panoramas. Mais les plus belles vues se font depuis le col, d’où l’on peut admirer notamment le massif de Larra et Belagua, avec le pic d’Anie et le pic des Trois Rois, situés plus à l’Est (en Béarn).

 

 

Peu avant mon arrêt au col d’Erroymendi, j’avais remarqué un petit troupeau de Pottoks sur le bord de la route. J’ai profité d’avoir stationné ma voiture quelques mètres plus haut pour réaliser des photos de ces poneys basques. Si le premier spécimen baille allègrement (ou se fout de moi, selon votre interprétation) quand je le prends en photo, le second lui s’endort carrément devant mon objectif. Je préfère le prendre comme une marque de confiance, comme le fait que ma présence ne les dérange pas tant que je continue à rester discret (et à distance) pendant que je les photographie.

 

 

Leurs compères Pottoks, en contrebas, viendront me voir par curiosité et l’un d’eux (je pencherais pour la maman Pottok de ce que j’ai pu observer) se prendra même au jeu et décidera d’être mon modèle pour une petite séance portraits improvisée. Quant au Pottok qui s’endormait, il est désormais entièrement dans les bras de Morphée. Son corps, des pieds à la tête, touche le sol. Je décide alors de les laisser tranquille, de ne pas les embêter plus longtemps, et de rentrer à mon logement. Encore une fois, ce fut une belle sortie, pleine de découvertes et de première fois.

 

 

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