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Dans la liste des randonnées que j’avais repéré sur internet et les différents guides que je m’étais procuré, il y avait quelques circuits qui passaient par la passerelle d’Holzarte dont une sortie notée comme étant plutôt facile à réaliser (1h de marche avec 200m de dénivelé positif). Ayant pris conscience de mes capacités physiques lors des dernières sorties, je savais que le 2e circuit (+4h de marche avec 600m de dénivelé) s’avèrerait bien trop difficile pour moi (surtout si peu de temps après ma dernière sortie au Pic des Escaliers), et que la 3e option qui passait par la cascade de Pista ne semblait viable qu’au printemps (le débit d’eau de la cascade dépend grandement de la pluviométrie et de la fonte des neiges).

De toute manière, le 1er circuit était parfait puisque c’était surtout cette passerelle qui attisait toute ma curiosité photographique. D’aussi loin que je m’en souvienne, il ne me semble pas avoir déjà pu franchir ce genre de pont suspendu précédemment. A aucun moment dans ma vie je n’avais eu l’occasion de me retrouver face à un tel ouvrage qui, pourtant, m’attire et me fascine grandement à chaque fois que j’en vois en photos ou en vidéos, à la TV ou sur internet. Alors c’est peu de dire que j’étais impatient de savoir comment j’allais pouvoir la photographier, jouer avec ses lignes et composer avec le paysage alentours (et si le soleil, encore très présent ce jour-là, me laisserait une petite marge de manoeuvre).

 

– Rando #04 : La Passerelle d’Holzarte –

[Circuit n°53 du livre « Le Guide Rando – Pays Basque » par Michel Record Casenave]

Pour pouvoir me rendre au départ du circuit de randonnée, il me faut prendre la voiture et, une fois n’est pas coutume, passer par le col d’Iraty et ses nombreux points de vue sur les mont et pic alentours. Cette fois encore, je ne peux m’empêcher de m’arrêter sur le bord de la route dès que cela m’est possible pour photographier les scènes qui s’offrent à moi. Ce jour-là, c’est une belle lumière rasante au niveau du pic d’Irau qui attire mon oeil en faisant ressortir majestueusement le relief de la montagne. Mais, malheureusement pour moi, ce matin encore, le pic d’Orhy a la tête dans les nuages.

 

 

Je continue tranquillement ma route jusqu’à Larrau, puis pousse jusqu’à Logibar qui est le point de départ du circuit. Dans la dernière descente avant le parking, j’ai vu un groupe de femmes en train de guider un troupeau de vaches. Avant de commencer la randonnée, j’attends donc leur passage pour faire quelques photos (avec l’autorisation de la responsable du cheptel) et me fais même réquisitionner pour empêcher les vaches d’emprunter le chemin par lequel je dois commencer le circuit de randonnée. Un échange et un moment très sympathique pour bien débuter cette sortie.

 

 

Le début de la randonnée se fait sur les rives de la rivière d’Olhadoko. Des panneaux indiquent qu’il est dangereux de descendre dans son lit car il y a un barrage hydro-électrique plus haut et qu’à n’importe quel moment il peut y avoir une relâchée d’eau. Je continue de suivre le cours d’eau et, après quelques centaines de mètres en faux plat montant, le chemin se dresse d’un coup. C’est une belle pente bien raide qui démarre. Une corde tenue par des piquets a été placée sur le côté gauche pour éviter les glissades sur les pierres lisses (notamment par temps de pluie) qui jonchent le chemin.

 

 

La montée n’est pas très longue (quoi que faisant bien plusieurs centaines de mètres) mais très raide. Enfin arrive le point culminant de ce 1er circuit et, quelques mètre plus loin, les premières vues sur la passerelle d’Holzarte. Avec la végétation, je dois un peu ruser pour réussir à prendre la passerelle en entier. Elle est splendide ! Je continue le chemin jusqu’à me retrouver face à l’arche en béton qui marque l’entrée sur la passerelle. Je m’essaye a une première photo mais l’autre côté est dans l’ombre et le résultat ne me plait guère, surtout qu’au-dessus de moi se dresse une montagne bien verte.

 

 

Souffrant de vertiges, la première traversée s’effectue bien au milieu de la passerelle, le regard porté sur la rive d’en face. Finalement l’ouvrage semble bien stable et ne tremble que légèrement lorsque plusieurs personnes traversent en même temps. Une fois de l’autre côté, le spectacle qui s’offre à moi est magnifique. Je tente plusieurs cadrages et même plusieurs compositions, attendant tantôt que des personnes soient présentes dans le cadre (pour donner une échelle de grandeur à la photo), tantôt qu’elles s’en aillent (afin de minimiser et renforcer les principales lignes directrices).

 

 

Plutôt en bonne forme physique après avoir réaliser ce parcours aller, je décide de continuer la montée après la passerelle (150m de dénivelé positif en +). Le but est de me dépasser, d’aller au-delà de l’objectif fixé afin de me prouver que je suis encore capable d’efforts physiques (même mesurés par rapport à ce que j’ai pu faire plus jeune). La montée se fait au milieu des arbres, n’offrant pas de point de vue particulièrement intéressant, mais je suis content de moi. Arrivé à une bifurcation de plusieurs circuits, je fais demi-tour, redescends et retraverse la passerelle (en faisant, au passage quelques photos des gorges).

 

 

Je reprends ensuite le chemin balisé et réalise une descente prudente sur les pierres lisses pour éviter toute glissade. Et lorsque j’arrive en bas de la partie raide, je décide de m’arrêter au niveau d’une petite cascade que j’avais repéré à l’aller. La partie la plus intéressant de celle-ci est cachée et malheureusement inaccessible (il me faudrait de l’aide pour acheminer le matériel photo car l’ascension se fait en devant escalader quelques grosses pierres pleines de mousse) mais il y a quand même, à mi-chemin, une petite chute d’eau que je prends le temps de photographier, à main levée puis avec un trépied, en pose longue.

 

 

Une fois la randonnée terminée, je reprends ma voiture pour rentrer à mon logement et emprunte donc, tout logiquement, le même chemin qu’à l’aller. Les quelques nuages dans le ciel découpent encore la lumière du soleil pour offrir de magnifiques toiles sur les reliefs basques. Et, cette fois-ci, le pic d’Orhy n’a plus la tête dans les nuages. J’en profite donc pour réaliser plusieurs photographies car, si j’ai bien appris une chose en photo au fil des ans, c’est que si vous pouvez faire une photo, faites-là ! Vous n’avez aucune certitude que la scène qui se passe devant vous reviendra un jour.

 

 

Une fois passé le col d’Iraty, j’entame la descente et m’arrête au bord d’un lac pour capturer les premières couleurs automnales. Il y a un peu de vent donc je ne pourrai obtenir l’effet miroir que je recherche sur le lac. Je repars donc et, après quelques kilomètres, je remarque des voitures arrêtées sur le bas-côté, avec des rapaces qui tournoient dans ciel. Et alors que je m’arrête à mon tour, j’aperçois à quelques mètres de là un petit groupe de 5 vautours qui attend pour prendre son envol. Je ne réfléchis pas et déclenche dès que quelque chose se passe à proximité (un vautour qui s’envole, un autre qui nous survole, etc.).

 

 

Après une dizaine de minutes à regarder tournoyer avec grâce dans le ciel les vautours et à réaliser des photographies de ces majestueux rapaces, je reprends la route avec ce sentiment de légèreté et de bonheur d’avoir pu assister à un tel spectacle. C’était la cerise sur le gâteau de cette belle sortie… Du moins le pensai-je jusqu’à ce que, dans la descente du col voisin, je ne vois une brebis sur le bord de la route et que je ne veuille la photographier. Celle-ci m’a alors gratifiée de la plus belle imitation de « Kuzco, l’Empereur Mégalo » que je n’ai jamais vu…

 

 

La Rencontre du Jour

Un couple s’attarde près de moi au niveau de l’arche de la passerelle d’Holzarte et je comprends vite, qu’avec leur chien, ils souhaitent faire des photos à tour de rôle sur la passerelle. Je leur laisse donc la place libre quelques instants et nous en profitons pour entamer la discussion. Il sont charmants. Lui est anglais et travaille en Espagne depuis plusieurs années, et sa femme me semble venir d’un pays de l’Est (elle ne me l’a pas dit mais son accent m’y fait penser). Ils sont en vacances dans le coin, et alors que je venais de leur dire que j’étais photographe de métier, je leur propose de les prendre en photo tous les 3 avec leur téléphone, au milieu de la passerelle. Je vois alors dans leurs yeux une lumière s’allumer et le mari s’exclamer « Super ! On va avoir une photo d’un professionnel ! ». Nous continuons de discuter et d’échanger quelques instants avant que je n’entame la « montée bonus ». En haut de celle-ci, alors que je fais demi-tour pour redescendre, je les croise à nouveau et ce monsieur aura alors ces quelques mots : « Encore merci à vous, nous n’oublierons jamais notre photo réalisée par un photographe professionnel ». C’était dit sur un ton léger (parce que nous avons bcp ri) mais avec une telle sincérité que ça m’a énormément touché…

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